"Une vie décidée par les hommes", Chloé

Elvire était une femme somme toute normale si on enlevait  sa passion pour les sciences. Elle suivait les travaux des scientifiques de son époque tels que Pythagore et avait elle-même mis au point certaines théories.

Ses parents n’acceptaient pas sa passion et la menaçaient de la marier avec le fils du boucher si elle n’arrêtait pas ses futilités. Elle avait beau détester cet homme, qui n’avait aucune intelligence et qui trouvait son bonheur dans la barbarie, elle ne souhaitait pas abandonner sa passion pour autant.

Un jour, alors qu’elle se baladait dans les rues d’Athènes, elle entendit un homme annoncer à son voisin qu’il se rendait à la conférence donnée par Pythagore pour expliquer sa théorie mathématique. Elle décida de s’y rendre.

Quand elle entra dans la pièce, tous les hommes se tournèrent vers elle et l’un d’eux lui hurla qu’elle s’était trompée d’endroit ; la boutique de tissus se trouvait à côté ! Elle lui répondit qu’elle était intéressée par les travaux de Pythagore et se fit éjecter de la pièce sur le champ sous prétexte qu’une femme ne devait pas se mêler aux hommes. Elle attendit la fin de la séance pour rentrer dans la pièce et retrouver Pythagore. Celui-ci lui tint à peu près le même discours que les autres hommes.  Elle sentit le désespoir l’envahir et quand elle l’entendit lui faire des avances, elle se demanda si le rôle d’une femme était seulement de se marier et de donner naissance. Elle se questionna sur la raison pour laquelle une femme n’aurait pas le droit de faire ce qui lui plaisait.  

Elle erra dans la ville pendant plusieurs heures avant de se heurter à une jeune fille. Malgré son jeune âge, celle-ci tenait dans ses bras un petit garçon. Elvire avait devant elle la preuve qu’une femme dès sa naissance n’avait qu’un seul rôle dans sa vie : enfanter.

Quand elle arriva chez elle, elle raconta à ses parents sa mésaventure. Ils décidèrent de mettre leur menace à exécution. Elle se retrouva mariée avec le fils du boucher qui, pendant le restant de sa vie, ne lui prêta pas la moindre attention à part pour réaliser ses devoirs conjugaux. Elle dépérissait avec les années mais fut heureuse de ne donner naissance à aucune fille. Elle aurait été encore plus malheureuse si elle avait donné naissance à une fille qui aurait connu les mêmes souffrances qu’elle. Elle mourut à l’âge de quarante ans des suites d’une maladie sans jamais avoir été heureuse.

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